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Aude Inondations

La réponse terrain d’une profession organisée

05/11/2018

Deux semaines après la catastrophe survenue le 15 octobre dans l’Aude, 80% des dossiers avaient été traités par les experts. Début novembre ceux sont les personnes ayant subi le moins de dégâts qui reçoivent la visite des experts en assurances. Reportage.

 

Olivier Percie du Sert peine à trouver son chemin... De routes barrées en ponts effondrés, le GPS de cet expert de la société Eurexo ne sait plus par où passer pour rendre visite à l’assuré avec lequel il a pris rendez-vous dans la commune audoise de Conques-sur-Orbiel. En ce mercredi matin, une pluie fine dégouline sur le village de 2500 habitants. Rien à voir avec les flots qui ont transformé l’Orbiel en torrent au petit matin du 15 octobre, il y a tout juste trois semaines. 

CEA Aude reportage

«Dès que le fils de ma compagne nous a réveillés, nous avons essayé de sauver ce qui pouvait l’être en faisant circuler l’eau pour ne pas qu’elle stagne», témoigne Philippe qui travaille à la rénovation de sa maison dans le centre village. “Nous ce n’est rien. D’autres personnes ont bien plus souffert”, lance-t-il. “Il n’y a pas de petit sinistre. Du reste, le travail que vous avez fait en chassant l’eau a vraiment limité les dommages”, lui répond Olivier en faisant le tour de cette habitation. Les murs d’une cloison sont moisis. Une immense porte de garage en bois s’est voilée. Des sacs de ciments ont été mouillés. “Trois fois rien”, minore l’assuré. “Déontologiquement, je me dois de compter ce qu’il y a. Ni plus, ni moins. Ces sacs de ciment ont une valeur”, pointe l’expert en faisant ses calculs. Les dommages s’élèvent à moins de 2000 euros. Comme chacun des experts présents sur le terrain audois, Olivier rappelle qu’une franchise de 380 euros est appliquée en cas de catastrophe naturelle. Il fait bien ! Lors de sa venue voilà 10 jours dans l’Aude, le président de la République Emmanuel Macron avait promis une impossible exonération de cette charge pour les sinistrés de l’Aude. En ce mercredi, la polémique fait d’ailleurs la Une du journal régional L’Indépendant...

CEA Aude reportage

 

Depuis trois semaines, les cas s’enchaînent pour Olivier qui a été dépêché depuis l’Ile de la Réunion. “Les collègues de Métropole viennent m’aider quand un cyclone s’abat sur l’Ile, c’est naturel de venir à mon tour”, insiste-t-il. Ainsi ce professionnel participe d’une équipe de 5 experts venus en renfort des effectifs locaux (10 personnes). La plupart des compagnies d’experts ont ainsi musclé leurs effectifs sur place pour une organisation plus agile et réactive. 

Pour ceux qui ont décidé de concentrer leurs forces dans un seul et même hôtel transformé en QG, chacun prend ses ordres le soir après sa journée. Dans la compagnie d’Olivier, deux collègues sont chargés de la logistique. “Nous répartissons les dossiers à partir d’une cartographie”, explique Jean-François Bary, qui est l’un d’eux. Selon lui, 15 jours après les inondations mortelles 80% des dossiers avaient été traités ou étaient en passe de l’être. «Les collectivités et les entreprises ont toutes été vues dans les premières heures. Le travail d’expertise devrait être achevé sous dix jours», assure-t-il. Sous la forme d’une agence mobile, l’équipe, après un travail solitaire et une huitaine de rendez-vous enchainés, débriefe sur la journée passée. “Les premiers jours ont été les plus difficiles. Notamment parce que l’heure était au drame, que les personnes qui nous recevaient avaient tout perdu... Parfois jusqu’à un proche. Il fallait beaucoup d’écoute”, décrypte Olivier Percie du Sert. Aujourd’hui encore, ces sinistrés n’ont pas tous regagné leur habitation. Nombre d’entre eux logent dans des appart’hôtels alentours tandis que des tractopelles continuent de dégager des accès et qu’un pont provisoire promet d’être lancé au-dessus de la rivière à Villegailhenc. Chez André, victime d’infiltrations par le sol, ce sont des dégâts muraux intérieurs qui sont constatés par Olivier. Pas de quoi être indemnisé puisqu’il y en aurait pour moins de 380 euros. En revanche, l’expert profite de sa visite pour recompter le nombre de pièces assurées. Et le compte n’y est pas ! “Attention, car en cas de dommage important, vous pourriez très bien ne pas être indemnisés sur la totalité des dégâts mais selon un prorata”, explique-t-il en invitant André à se rapprocher de son assureur.

CEA Aude Reportage

A l’heure de se rendre chez Didier, l’expert se montre prudent. Le rendez-vous a été repoussé par l’expert suite à un problème d’agenda. Il craint de trouver un assuré remonté. Mais sa colère, comme la crue, a passé. Le parquet d’une chambre est foutu. Il faudra l’enlever puis assécher la pièce. Un rendez-vous avec un professionnel est trouvé dans la minute par l’expert. “Efficace”, sourit Didier qui renchérit. “Vous voulez un café ?

 

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